Journée d’Étude du samedi 23 juin 2012, de 9h à 19h, organisée par Gnôsis-Éditions de France avec le soutien de l’association "Sortir du colonialisme".
Avec 4 tables rondes et débat public, dans les locaux de l’Église réformée de Port-Royal, au 37, rue Tournefort, Paris Ve (métro Monge).
Il y a cinquante ans, l’indépendance de l’Algérie marquait la fin symbolique de l’Empire colonial français. Mais la page est-elle vraiment tout à fait tournée ? Le cas français pris comme exemple de l’évolution d’un phénomène historique : poussières d’empire, formes néocoloniales, Françafrique, politique méditerranéenne, regard de la société française sur l’Islam, effets du passé colonial et des nouvelles formes de domination sur la société française, etc.
Toutes ces questions seront abordées avec Mohamed Tahar Bensaada, Houari Bouissa, Yahya Cheikh, Bernard Dréano, Beddy Ebnou, Ilan Halevi, Roland Laffitte, Olivier Lecour Grandmaison, Bernard Ravenel, Alain Ruscio, Sadek Sellam, Odile Tobner et Mohammad Hafidh Yakoub.
La Journée est organisée par Gnôsis-Éditions de France avec le soutien de l’association Sortir du colonialisme. Pour tout renseignement : 01 48 46 02 28 / 06 61 45 65 25 et
Texte d’orientation
Il y a cinquante ans, l’indépendance de l’Algérie marquait la fin de l’Empire colonial français.
Certes, restent des colonies, des poussières d’empire : ces Départements et Territoires d’Outremer. L’année 1962 est une date majeure : la société française et son État tournent une page, celle des empires coloniaux nés des conquêtes et du partage du monde par les puissances industrielles d’Europe du XIXe siècle, notamment l’Angleterre, la Belgique. Cela résulte de l’effet de la vague des luttes anticoloniales
du XXe siècle et du surgissement de nouvelles puissances mondiales sortant victorieuses de la Seconde Guerre mondiale comme les États-Unis et la Russie.
Du point de vue international, la fin des empires coloniaux ne signifie pas la fin de l’Empire. Les formes de domination ont changé, de nouveaux caractères se dessinent, anticipés par ceux qu’a assumé l’Empire étatsunien, la plus moderne des puissances industrielles capitalistes du XIXe siècle lorsqu’il évinça de Cuba en 1898 la vielle puissance impériale espagnole. Mais c’est le cas de la France qui va retenir notre attention.
Certes la politique de l’État français aux Antilles et à la Réunion, en Nouvelle Calédonie et aux Comores est lourde de l’inertie des vieilles conduites coloniales. Il semble cependant utile, pour témoigner de cette continuité / rupture avec les vieilles attitudes impériales et de l’imprégnation des nouvelles, de nous concentrer sur les rapports avec le Monde arabe et musulman, sur lequel l’actualité concentre
tous ses feux, en ayant bien à l’esprit que ceux qu’entretiennent la société et l’État français avec l’Algérie en sont un bon exemple et une sorte de résumé.
Quel est le bilan du contentieux de la société et l’État algérien envers leurs vis-à vis français ?
Quels sont, dans le tissu même de la société française, les effets de l’inertie du vieil Empire et ceux des nouvelles formes de domination et d’influence dans les rapports sociaux, notamment sur l’attitude vis-à-vis de l’immigration et vis-à-vis de l’Islam ?
Quel sont, dans ce domaine, les conséquences du fait israélien, avatar de la vague de l’impérialisme colonial européen, et sacralisé comme principe irréfragable des rapports entre les sociétés et les États du vieux monde de culture européenne et le Monde Arabe et musulman ?
En quoi les discours présidentiels de Toulon et de Dakar, pour ne prendre qu’un exemple, les propos sur la défense des côtés positifs de la colonisation, sur la civilisation et l’identité nationale font-ils partie de cette nouvelle idéologie impériale ?
Peut-on enfin donner une appréciation des forces et des tendances qui, dans la société française, s’opposent à celles de l’Empire et à la nouvelle idéologie impériale ?
Sur toutes ces questions, le regard de nos amis d’outre-Méditerranée est précieux pour permettre de sortir des limites d’une perception franco-hexagonale des problèmes.
Tenue de la Journée d’Étude du 23 juin 2012
La date retenue permet aux participants de tenir compte des positions et expressions manifestées sur les sujets qui entrent dans le thème de la Journée depuis octobre dernier, c’est-à-dire depuis la commémoration du 17 octobre 1961, et tout particulièrement pendant la Semaine anticoloniale qui se sera tenue du 23 février au 17 mars 2012.
Signataires : Mohamed Tahar Bensaada, Olivier Lecour Grandmaison, Alain Ruscio, Sadek Sellam et Mohammad Hafidh Yakoub.
Déroulement de la Journée d’études :
Une salle de 100-120 places a été réservé dans les locaux de l’Église réformée de Port-Royal, au 37, rue Tournefort, Paris Ve (métro Monge). Il est prévu :
12 interventions de 20 minutes + 10 minutes de discussion, soit en tout 30 minutes, réparties en deux séances :
* séance du matin précédée d’une mise en place et d’une présentation, avec une courte suspension : 9 heures à 12 heures 45.
* séance de l’après-midi de 14 h 30 à 17 heures 45, avec une courte suspension, et suivie d’un débat de conclusion d’une heure, soit de 18 à 19 heures.
Intervenants : Mohamed Tahar Bensaada, Houari Benaissa, Yahya Cheikh, Bernard Dréano, Beddy Ebnou, Ilan Halevi, Roland Laffitte, Olivier Lecour Grandmaison, Bernard Ravenel, Alain Ruscio, Sadek Sellam, Odile Tobner et Mohammad Hafidh Yakoub.
Suites de la Journée :
L’important est que les contributions soient publiées sous la forme d’Actes qui devraient constituer une base solide de réflexion pour des Journées ultérieures ou des publications qui préciseront les différents points abordés ainsi que d’autres questions qu’il apparaîtrait utile de traiter.
Ces Actes seront édités par Gnôsis?Éditions de France qui parrainent cette Journée et chez qui sont déjà en cours de publication les Actes de la Ière Journée sur l’Enseignement de l’arabe en France qui s’est tenue au Sénat en mars 2010.
Fait à Paris le 1er juin 2012.
Roland LAFFITTE