- Détails
- Catégorie : Trouvailles poétiques
C’est l’histoire d’un roi et d’une reine sans cœur qui arrosaient leurs jardins avec les larmes des pauvres. Un jour La Misère s’invita au château pour leur faire une farce, une farce qui leur pourrit tellement la vie que leur médecin leur conseilla de mourir, c’était la seule solution ! Mais on ne peut pas mourir sans avoir fait d’enfant ils devaient donc en faire un… Ils en firent un tout moche !
L’histoire de ce petit roman est impossible à raconter, c’est du grand n’importe quoi, mais du grand n’importe quoi génial ! J’ai beaucoup ri en le lisant, les situations sont complètement farfelues, le texte fourmille de petites blagues du genre Et l’hiver est passé et le printemps est passé et l’été est passé et l’automne et les 4 saisons sont passées et Vivaldi avec ou un loup qui voit mal à qui on conseille d’aller chez Ahfleloup. Ça m’a rappelé un film qui me faisait mourir de rire quand j’étais pré-ado Elle voit des nains partout ou un peu l’humour des Robins des bois. Ça part dans tous les sens, c’est réjouissant, bienvenu au pays où on mange les enfants pour s’en débarrasser, où les fées ont l’accent pied-noir et où les princesses ressemblent à des Picasso.
L’auteur, Moussa Lebkiri est conteur et humoriste et ce texte est d’ailleurs tiré d’un de ses spectacle. J’espère le voir sur scène depuis que j’ai lu cette histoire.
Source: La Mare aux mots le 26/02/2012
Pour en savoir plus, consulter le site de Moussa Lebkiri
- Détails
- Catégorie : Trouvailles poétiques
Quelle réponse donner…
A Ahmed Ararbi
« Was aber bleibet, stiften die Dichter »
(“Mais ce qui reste est l’oeuvre des poètes”)
Hölderlin
I.
Mon cher Ahmed, mon enfant kabyle,
Quelle réponse donner
A ta jeunesse affamée de pur savoir ?
Quelle est ta part de lumière divine
Dans la grande lumière des chapelets de vies sacrifiées ?
Comme toi, vieux frère des sentiers de nos montagnes,
J’avance entre l’obscurité de deux temps
Et rêve à la splendide vigueur des jeunes de nos villages,
A la pudique beauté de nos filles
En pleine effloraison !
Comme le tien, mon cœur frémit
A la vue de nos antiques mureraies,
A l’odeur de l’ancestrale joie de nos vignes !
Comme toi j’essaie de traverser, sans m’y noyer,
Le fleuve boueux de notre modeste existence !
II.
Ah, que te dire ?
Oui, te dire
Que j’aime la vie simple et pure,
Le chant d’or des abeilles,
L’immortalité qui coule
Dans l’incessant bourgeonnement
Des nuits et des jours, des saisons et des années !
Que j’accueille, rayonnant d’espoir taciturne,
Blotti contre le tronc d’un vieux peuplier,
Le pas hésitant, léger et agile,
Le visage à peine sorti de la nuit
De l’innocent soleil du matin,
Le parfum connu de l’aube qui monte
Jusqu’à nos narines nacrées,
Des racines occultes de tant de vies anciennes !
III.
Ah, que répondre ?
Répondre
Que j’invoque, dans le calme écoulement de l’hiver,
La divine clarté du printemps
Et cette beauté d’une force admirable
Des champs fertiles de notre pays !
Que
Je crois aux puissances magiques,
Aux attractions irrésistibles
De notre terre mille fois millénaire,
Que
Tout se meut, tout croît, tout mûrit
Suivant un ordre imperturbable,
D’après un ordonnancement fixé à l’avance !
Que
La bonté véritable
Illumine de toutes parts l’âme toute entière!
IV.
Oui, mon enfant kabyle,
Je crois et confesse
Que toutes les choses sublimes
Sont coordonnées
Dans l’invisible sourire des dieux universels !
Que le Verbe primordial,
Une fois envolé de leurs lèvres chantantes,
Frappe en premier lieu
La transparente oreille
Des poètes illuminés !
V.
Je crois, je veux croire, mon jeune ami,
Que tous nous sommes,
Comme l’affirme Platon, l’ami des âmes,
Au-delà de l’essence,
Έπέκεινα τής ουσιάς !
Epékeina tes ousiàs !
Que, comme les grands miniaturistes de Tabriz,
Je perds la vue à ciseler des poèmes
Pendant que la neige recouvre de sa molle blancheur
Les harmonieuses collines
De ma mémoire !
Que des mots d’amour non prononcés
Sont restés sur le bout de la langue
De nos morts !
Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 9 janvier 2009
Je dédie ce poème à mon ami, le poète kabyle Ahmed Ararbi.
Glose :
Mureraie ou mûraie (n.f.) : du latin morum, mora, « mûre ». Plantation de mûriers. Mûre : 1. Fruit du mûrier. Mûre noire, blanche. Fruit noir comestible de la ronce des haies, qui ressemble au fruit du mûrier. Régional : mûron. Confiture, gelée de mûres. Vin de mûres.
Tamazight : Langue des Berbères
Matta urar akkagh...
A Ahmed Ararbi
« Was aber bleibet,stiften die Dichter »
(“ Maca or da d ittqqima xs adlis n umdyaz”)
I.
A Ahmed inw irwan, arbanw aqbayli,
Matta urar akkagh
I tàurrma nnek itkarn s tusna iséfan?
Mayd igan amur nnek g usid n rebbi
G usid axatar n tudert?
Zund kiy, oyma awssar n tbrdin n ighariwn nnegh.
Da teddugh ger tillas n sin izmzen
Ar tworoggh tiàzzéit n iàrrimn n ighrman nnegh
I tihéli irwan n trbatin nnegh
Ig das tagart!
Zund wink, ulinw da ittergigi
Adday yizéir iyidar nnegh iqburn
Iktéu atéu n lfrhé amnzu n ddilyat nnegh
Zund key da ttarmgh ad ghdgh , bla mmegh
Asif n talaxt n tudert nnegh!
II.
Ah, maradak inigh?
Ad ak inigh
Da ttirigh tudert iwhenn iséfan
Urar n wurgh n tizwa
Abda ittazlan
G tàurma izdin
N yidéan d wussan , n izmzn d isggasn!
Ad ksgh , s nniyt irséan
Itmunn s taman uqbu n usklu axatar
Tasurift ur irséin , ifssusn ihérran
Udm nna mehéra d iffghn g gidé
N tafuyt ilggaghn n sbahé
Tujjut ittuyassen I tifawt d ittalin
Ar lmxanjij iqqurn
N izeghran iffern n tudern taqburt!
III.
Ah, mas traragh?
Rar
Ad ttrargh g ifsti ingin n tgerst
Séfiyt n tfsut
D tihéli iddgh n tàzzéit isdhacn
N wurtan d yusan n tmazirt nnegh!
Ad
Umngh s tzmmar n ihérgi
I wzikrirn ur itsbarn
N wakal nnegh isggasn iàtan
Ad
Kulci imghar, kulci ighal, kulci inwa,
Tfurn yan nn iddan ur itxwwadén
D yan umghrad ittuhyyan seg tizwiri!
Ad
Tihéli n nniyt
Da tssiddi g mmatta wazy I wadèu kulci
IV.
Iyyih, arbanw aqbayli
Da ttamngh, da tqrragh
Kollo tighawsiwin ihyyan
Hat mchabbakent
G tatséa iffern n id kkuc n dduniyt!
D maytoskarn, amzyaro
Xs adday d iffegh g wancucn ittirirn,
Da ikkat , zwar
Tamzzéuxt issiflidn
N imdyazn issuddan!
V.
Da ttamngh, righ ad amnegh, ayamddakkel
Hat nga kollo
Imkinna inna Platon, amddakkkel n wadéutn,
Azéyin I uhémmar n ufgan,
Έπέκεινα τής ουσιάς !
Epékeina tes ousiàs !
Hat, zund ismziyn ixatarn n Tabriz,
Da àmmugh ig da teqqajgh timdyazin
Luqnna da iddal utfll s tamllins
Tiwririn imsasan
N tsktit inw
Ad qqimn iwaliwn n tayri ur ityannan
Qqimn xf ighf n yils
N imttin nnegh
Traduit en tamazight par M’hamed Alilouch (iyider Nkob).
Ass n 06/05/2009.