Cherchell , ex césaré , ma ville natale , se réveille endeuillée par la perte d’une de ses enfants les plus talentueuses Fatma -Zohra Imalayen, plus connue sous le nom d’Assia Djebar. Elle qui passa sa vie durant à se cacher des projecteurs , se retrouve éclaboussée par la lumière de la reconnaissance qui se fait souvent sur les tombes .
Que dire d’Assia Djebar qui n’aurait été encore écrit ? Romancière , professeur de littérature , académicienne , pressentie souvent pour le prix Nobel de littérature , cinéaste , le fait d’arme qu’elle gouta sans doute le plus fut  le prix de la critique internationale à la Biennale de Venise pour son film «  La nouba des femmes sur le Mont Chenoua » en 1979 . Ce documentaire  qui secoua la critique et les conservatisme ,  fit entrer par effraction  les femmes jusque là invisibles du Mont Chenoua ,  dans l’imaginaire collectif , comme des portes drapeaux de millions d’Algériennes en qui Assia Djebar reconnues des soeurs de combat .
 
Issue d’une famille de lettrés ( son père était instituteur) Assia Djebar aimait les mots et le verbe qu’elle apprivoisait déjà en 1955 à l’Ecole normale supérieure de Sévres , elle qui fit de la langue Française ce butin de guerre comme aimait à le répéter Kateb Yacine.
L’inconsolable « Assia" n’est plus mais l’intransigeante « Djebar » hantera longtemps nos nuits comme « La Zerda des femmes » qui fut primé au festival de Berlin en 1983 comme le meilleur film historique car Aissia Djebar c’était aussi l’histoire en marche et la mémoire en partage .
 
Aujourd’hui , le temps de la reconnaissance et de la transmission sont venus. Assia  Djebar a vécu a Paris  de longues années, depuis les années 1980 et je vais m’attacher désormais à ce que Paris la ville- capitale qu’elle aimait tant , lui rende l’hommage que mérite tous les artistes et femmes de culture qui ont fait rayonné la langue Française et son académie .
 
Fadila Mehal
Conseillère de Paris 
Présidente de la Commission culture de Paris