Biographie :

Abed Abidat se tourne véritablement vers la photographie le jour où on lui offre un appareil photographique reflex. Porté par la curiosité qui deviendra une passion, il intègre la section photographie de l’Université de Provence à Aubagne (13).
Il compose les images dans une intention bien précise, quitte à surprendre, à étonner.
Les sujets qui l’intéressent et qu’il traite sont centrés sur une société, un groupe d’individus, une famille, dans un contexte géopolitique particulier.
Il en extrait les traces. Il en restitue la mémoire. Il est attaché aux origines, à ce dont l’Homme est issu. “Faire de la photographie, c’est créer du lien, conduire une enquête, c’est un prétexte pour des rencontres”.
De ses nombreux voyages, Maroc, Algérie, Irlande, Thaïlande, Turquie et Kurdistan, il ramène des portraits, des témoignages qui deviendront autant d’expositions.
Plusieurs éditions à son actif : La série de coffrets photographiques, deux ouvrages dans la collection Mémoire des Hommes aux éditions Images Plurielles : Chibanis, chibanias, portraits d’une génération sans histoire ?  et 8 mai 1945, tragédie dans le Constantinois, Sétif, Guelma, Kherrata...
Il vient de publier Héritages/Déshéritage - Paysages industriels de Marseille sorti en mai 2015.

Démarche artistique :

Marseille, Quartier de la Plaine, jour de marché. « La Casbah d’Alger, la Casbah d’Alger ». J’entends ce cri d’exaltation, entre joie et désespoir, de cet homme qui exulte et que je croise et que je regarde et que je vois. Je me promets alors d’aller à Alger photographier la Casbah.

On parle souvent du quartier de la Casbah comme d’un site touristique,  classé au patrimoine de l’Unesco ou comme d’un lieu insalubre et à l’abandon.
Je m’y suis rendu, j’ai vu un quartier en perpétuel mouvement avec des passants et des habitants qui sortent d’on ne sait où, qui vont on ne sait où, attendent. J’ai vu un lieu vivant et entraînant.
Un lieu mythique, subjuguant, j’ai voulu le montrer à ma façon.

J’ai marché, j’ai croisé des gens, je leur ai demandé de prendre juste une pause, pour un temps de pose, pour une photo.
Je ne pouvais pas séparer la ville de ses habitants. C’est comme cela qu’est né  tout naturellement l’apparition de quelques diptyques dans ce travail : un portrait posé de personnes dans la rue et un portrait du quartier.
Les portraits posés, souvent de face, montrent toute une palette de génération. Un lieu, une rue, un mur, une trace du patrimoine architectural de ce quartier accompagnent ces visages.