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- Catégorie : Photographes
Premier Prix Catégorie « Adultes »
Démarche artistique :
« Quand tu ne sais plus où tu vas, arrête-toi et regarde d’où tu viens ».
« Qu’elle s’appelle Auvergne, Chiapas ou Kabylie, la Terre de nos origines a quelque chose à nous apprendre sur nous-mêmes.
Chacun est une part de là d’où il vient et à laquelle il est lié.
Ca fait d’abord mal avant de faire du bien. Il faut accepter ce que ça génère au plus profond. Les mémoires se réveillent, les émotions se brassent et se soulèvent, la vie se manifeste avec autorité. Lutter contre elle, c’est s’épuiser contre Goliath...
J’ai accueilli le bouleversement de cette rencontre avec le soutien de mon appareil. Il m’a aidé à comprendre et permis de laisser circuler chaque petit fragment nouveau de mon être pour qu’il trouve sa place et que je trouve finalement la mienne. La Terre et le sang sont liés. Et même s’il prend son temps, le temps ramène le sang à sa terre. J’ai vécu 35 ans amputée d’une moitié de mon histoire. L’Algérie m’a été interdite. L’histoire de mon père m’en a tenu à distance en érigeant des murs de peurs m’en coupant l’accès. « Il est des choses qu’on ne dit pas ».
Je ne parle pas la langue de mon père. Il s’était appliqué à l’oublier à force de m’en cacher les sons. Sans explication. Je ne comprenais pas encore combien j’avais fait corps avec des peurs et des colères reçues en héritage.
J’ai vingt ans quand il quitte la matière. Il est parti avec son histoire et je reste là, amputée d’une moitié de moi. Quinze années encore avant de trouver le courage de braver les peurs liées à cette rencontre. L’instinct que ce sera un grand bouleversement.
Risquer de ne plus être tout à fait la même.
Ces photos sont l’Algérie comme elle m’a percée.
Derrière elles, une volonté de comprendre pourquoi ce pays m’était interdit. Pourquoi on l’a fuit et pourquoi on m’en a tenu à l’écart.
Ces silhouettes dont les regards sont rivés au sol, ils pourraient être mon oncle, ma cousine... Combien de temps le regard des enfants pétille-t-il ? Parachutée ici, je transpose des échantillons de ce qu’il a pu vivre, de qui il a pu être ici, de ce qu’aurait pu être ma vie si elle s’était déroulée de ce côté de la méditerranée. L’Algérie est la terre de mon père, comme lui pudique, et ambiguë face à l’espoir. Elle résonne en moi et quelque chose s’équilibre. Je suis partie une 1ere fois en Mai 2014, une seconde fois en MAI 2015, Alger fut la 1ère étape de mes voyages. Aujourd’hui, Mardi 31 mai 2016, je m’envole de nouveau pour Alger. Un 3ème voyage, pour mieux la connaître. Pour mieux me connaître.et d'urbanisme d'Alger, lors des journées artistiques. »
Février 2016.
Biographie :
Etudes
2nde et 1ère F12 (Arts appliqués & Plastiques) Bac ES (Economique & Social)
Deug de Droit Faculté de Caen (14)
Formation AFDAS 12 semaines à l’écriture et l’étude du scénario long métrage
Expositions photos (La Petite DéMesure « Le temps, l’espace, l’ailleurs)